Les Sicambres ou Sugambres (var. Sicambri, Sicambers, Sigambrer, Sugumbrer, Sugambri ou Sicambriens) constituaient un peuple germanique ou celtique établi, au Ier siècle av. J.-C., sur la rive droite du Rhin (entre les rivières Ruhr et Sieg, de cette dernière est tirée leur nom), selon Jules César. Séparés par le Rhin, ils étaient voisins des Atuatuques avant la conquête romaine. Leur nom pourrait provenir des Cimbres, d'où l'origine des noms peut-être celtisés de leurs chefs tels Deudorix et Baetorix.
Après le transfert des Ubiens (alliés des Romains) du côté de l'Empire, causé par le harcèlement des Sicambres, ces derniers occupent les territoires délaissés par la tribu ubienne. César, lors de la guerre des Gaules, ravage leurs terres lors de sa première traversée du Rhin car ils ont recueilli ses ennemis, mais ne peut combattre leur armée1. Le peuple germanique, deux ans plus tard, traverse le Rhin lors de l'extermination des Éburons et surprend le camp de Quintus Cicero, qui s'en sort à grande perte. L'arrivée de César fait se replier les Sicambres sur leurs terres outre-Rhin2.
En 8 ap. J.-C., Tibère déporte une grande partie des Sicambres, vaincus, en Gaule, sur la rive gauloise du Rhin 3. Suétone affirme qu'ils s'étaient donnés aux Romains, en tant que dediticii, ce qui leur avaient permis d'obtenir des terres3. L'historien romain parle de 40 000 Sicambres déportés, chiffre invérifiable 3.
« Dépose tes colliers, fier Sicambre ! » (Depone colla, Sicamber !), aussi souvent traduit « Courbe la tête, fier Sicambre, abaisse humblement ton cou. » est, selon l'Histoire des Francs, de Grégoire de Tours, la phrase prononcée par Remi, alors évêque de Reims, lors du baptême de Clovis en 496 dans cette même ville. Le terme de « Sicambre » désignait alors les Francs, puisque les premiers avaient rejoint la Germanie inférieure (Toxandrie) et s'étaient peu à peu confondus avec des tribus belges pour former les Tongres. Ils deviennent plus tard les Francs saliens en compagnie d'autres peuples germaniques ayant envahi le territoire au cours des IIIe et IVe siècles.